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Par Bernard Duyck
Cette photo d'Omayra Sanchez, une filette de 13 ans prise au piège des boues,
est passée en 1985
sur toutes les chaines télévisées de la planète. - Document
Wordpress.
“Je suis venu une première fois ici un mois après la catastrophe. C‘était le chaos total. Un immense bourbier. Des gens essayaient encore de trouver leurs proches. Nous sommes venus ici pour comprendre ce qui s‘était produit, les processus géologiques et hydroliques derrière cette tragédie. Mais la première chose que nous avons trouvée ici, c‘était une tristesse extrême et une désolation totale.”
25 ans après, le Nevado del Ruiz est toujours actif. Ses différents cratères sont surveillés de près par les volcanologues.
L’activité sismique, l‘électromagnétisme ou encore les déformations géologiques sont autant de critères retenus pour prédire les éruptions.
Mais sur le Nevado del Ruiz. les volcanologues sont à l’affût d’autre chose. Ils guettent les gaz volcaniques.
Le volcanologue Gustavo Garzon travaille aussi pour l’Institut colombien de géologie. Il explique :
“Il est essentiel de connaître la composition, la concentration, le contenu et le flux des gaz volcaniques. Sans ces gaz, il n’y aurait pas d‘éruptions volcaniques. Les gaz créent ces éruptions.
Mais il y en un un particulièrement important : le dioxyde de soufre.
Ce gaz est hautement soluble dans le magma. Donc, quand le magma arrive en surface, le gaz est transporté vers le haut. En mesurant combien de dioxyde de soufre un volcan émet, on peut calculer combien de magma arrive en surface et on peut donc prédire l’imminence d’une éruption.”
Pour mesurer manuellement les émanations de dioxyde de soufre, les volcanologues doivent grimper jusqu’au
cratère. Mais ce n’est pas toujours possible.
Le Nevado del Ruiz dans la cordillère
Colombienne - by Edgar in Wikipedia.
“Nous sommes à 5.200 mètres d’altitude, pas très loin du cratère, poursuit Gustavo Garzon. Mais nous ne pouvons pas aller plus loin. C’est trop dangereux. La visibilité est faible, la neige est instable. Les conditions sont difficiles.”
Comment, dans ces conditions, mesurer le SO2 ?
Sur les pentes du volcan, des scientifiques ont trouvé la solution. Ils participent à un projet de recherche de l’Union européenne, qui vise à fournir des mesures en temps réel du dioxyde de soufre émis par les volcans les plus dangereux et inaccessibles.
Le projet est coordonné par un physicien suédois, Bo Galle. Son équipe de Göteborg a mis au point ce prototype pour mesurer le gaz à distance.
“Elaborer un instrument capable de supporter ces conditions extrêmes a relevé du défi, poursuit-il. Il fait froid. Il y a de grandes fluctuations de températures. Il y a des cendres qui émanent du volcan. Il y a des tempêtes, des pluies acides, aucune infrastructure. Donc tout devait être très robuste. C’est un gros effort de venir ici pour réparer le système, même si le problème est minime.”
Deux autres volcans colombiens et plus de 20 volcans actifs et dangereux sont aujourd’hui équipés de systèmes de surveillance similaires.
Plus de renseignements sur : http://www.novac-project.eu/
Ci-dessous, le principe de l'appareil portable "Mini-DOA" , mis au point
par le NOVAC.
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